Alors que la quinzaine olympique touche à sa fin, l’heure est à un premier bilan pour les équipes du tourisme français. Et il est franchement positif : les très belles performances enregistrées pendant lesJO ont effacé les pertes importantes d’activité avant l’évènement, pour un gain global en CA hébergement « professionnel » (hôtels & résidences, hors plate-formes en ligne) pouvant être estimé à +357 millions d’€ (+1,4% du CA annuel) à l’échelle française.
Mais toutes les filières, acteurs et territoires n’ont pas été logées à la même enseigne : c’est l’Ile-de-France qui remporte la médaille d’or du plus grand bénéficiaire des JOP, avec un gain de près de 200M€, devant Paris intra-muros (92M€) qui a plus souffert de l’absence prolongée des touristes enclenchée dès le mois de juin.
A la mi-juillet, le recul de fréquentation à Paris intra- muros avait dépassé les -20 points, et celui du chiffre d’affaires tutoyait les -27%. Mais l’euphorie des JO a bien eu lieu, avec des taux d’occupation en hausse (+10 points),et des prix multipliés par plus de 2 (+118%), pour un chiffre d’affaires hébergement qui a fait du x2,5 sur la période. Ailleurs en Ile-de-France, à l’exception notable de la Seine-et-Marne, plus à l’écart de l’évènement, les hausses de chiffre d’affaires varient de x2,3 à presque x4 dans lesYvelines, point culminant de la région en termes de gains d’activité. De Versailles à la Colline d’Elancourt ou au Golf National, les sites n’ont pas manqué d’attirer, tout comme en Seine-Saint-Denis, autre pôle majeur quia signé de solides gains. A noter que les hausses de prix de Paris 2024 ont été au final légèrement supérieures à Londres 2012 (PM >+85%), mais sont restées dans les étiages usuels des très grands évènements.
Mais les villes-hôtes de Province ont-elles aussi remarquablement bien tiré leur épingle du jeu, particulièrement celles accueillant des épreuves hors football : Châteauroux & Lille ne sont pas loin du x4 en chiffre d’affaires (relativement à une activité de juillet habituellement faible), Aix-Marseille des +50%.
Mais dans le monde du tourisme, tout le monde n’a pas forcément été à la fête, notamment en Ile-de-France. Ainsi, si l’hébergement a pu compenser une fréquentation moindre depuis juin (soit plus de 6 semaines au total, à comparer aux 2 d’évènement) par des hausses de prix, ce n’est pas le cas de la restauration, qui a donc été plutôt pénalisée par l’accueil des JOP. Il en ira probablement de même pour la fréquentation muséale et culturelle, qui avait reculé d’environ15% pendant Londres2012, tandis qu’à l’inverse les acteurs de l’évènementiel (montage/démontage, hospitalités…) auront pu capitaliser sur l’important travail qu’a demandé et que demande encore l’accueil de ces Jeux.
Le bon bilan des jeux olympiques permet ainsi de redonner du lustre à l’activité hôtelière de 2024, avec un Revenu par chambre en progression d’environ +9% en juillet, annonciateur d’un bel été à l’échelle nationale. Mais là aussi, les dynamiques sont hétérogènes : tandis que Paris est à la fête, et que la Méditerranée semble avoir profité à plein de l’aspiration des français au beau temps et des reports des clients internationaux « non JO » de la capitale vers les destinations françaises alternatives (avec la Côte d’Azur en fer de lance), le littoral Ouest souffre d’importants reculs d’activité. Dans une moindre mesure, la montagne est elle aussi en recul. Mais si ces territoires subissent en partie le « contrecoup » de leur forte popularité de ces dernières années, il n’en demeure pas moins que l’été s’annonce (enfin) chaud pour l’hôtellerie française.
Vanguelis Panayotis, CEO MKG Consulting, a déclaré : « Avec ces Jeux Olympiques &Paralympiques, même si comme dans toute épreuve il y a des gagnants et des perdants, l’équipe de France du tourisme a enfin de nouveau goûté la saveur de la gagne ! Mais au-delà de l’impact immédiat, ce sont sur tout les effets de long terme qui vont être créateurs de valeur durable pour les professionnels : c’est l’image redorée d’une France hospitalière, joyeuse et où l’on peut venir en sécurité, mais aussi l’apport concret de nos nouvelles infrastructures de transports, sportives, évènementielles ou d’hébergement. On peut y voir le début d’un nouveau cycle d’attractivité pour la France »
L’impact économique a été calculé sur la base des données réelles constatées à date d’export des résultats, et extrapolé à l’ensemble des périodes équivalentes (par exemple, à l’avant-JO Paralympiques). Les données définitives seront donc susceptibles de varier relativement à ces résultats préliminaires, notamment en fonction de l’activité qui sera constatée par la suite fin août et pendant les Jeux Paralympiques. L’impact économique a été calculé sur la base de l’évolution des taux d’occupation / prix moyen /chiffre d’Affaires hébergement par rapport à l’exercice 2023, en intégrant les paramètres structurels et conjoncturels affectant naturellement l’activité dans les secteurs concernés (par exemple, le calcul de l’impact spécifique des JO pour le mois de juin à Paris et en IDF tient compte de la baisse d’activité structurelle -non imputable aux JO- enregistrée depuis décembre2023 et de l’absence du Salon du Bourget qui affecte traditionnellement négativement l’activité hôtelière enIle-de-France les années paires).
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